Les GI’s punaisaient (en anglais “To pin-up”) les dessins ou photos de leurs starlettes au mur de leurs casernes. Une traduction littérale de “Pin-Up” en français serait donc : “Punaise enfoncée”, ce qui n’a rien à voir et nous éloigne du sujet (quoique ?)…
Pin-Up donc, continuerons-nous de les appeler, ces créatures de rêves qui permettaient aux soldats d’échapper par instants à leur triste condition.
Les aviateurs aussi les adoptèrent. Leurs formes pulpeuses et généreuses ornaient les carlingues des avions de combat et les flancs rebondis des bombardiers. Les jeunes pilotes leur trouvaient des vertus porte bonheur. Ils baptisaient souvent leur avion du petit nom de la starlette qui y figurait.
Leur succès était tel que le dessinateur Milton Caniff (authentique dessinateur, créateur, en 1942, d’une série commandée par l’armée, appelée Male Call, et dont s’inspirèrent Yann et Berthet pour créer Pin-Up) n’hésitait pas à emmener avec lui ses modèles en chair et en os lors de ses tournées dans les bases américaines…
Sous la plume du dessinateur Milton, Dottie était devenue Poison Ivy, la pin-up de papier qui faisait rêver tous les G.I. du Pacifique. Maintenant, nous sommes à l'aube des sixties, et Dottie s'efforce de se conduire en femme au foyer. Mais le sort s'acharne contre elle : son mari, Gary Powers, qu'elle croyait pilote d'avion météo, s'avère être un agent de la CIA. Et le jour où son U2 est abattu au-dessus de l'URSS, il désobéit aux consignes de suicide et tombe vivant aux mains des communistes.
Epouse d'un "traître", harcelée par ses voisins, Dottie s'enfuit avec Rusty, le fils de Gary. Mais voilà que son passé ressurgit : le milliardaire Howard Hughes, fou amoureux de Poison Ivy, veut porter ses aventures à l'écran. Il fait enlever Dottie et lui propose le rôle, agrémenté d'un cachet royal et d'une villa à Hollywood. En échange de quoi il pense pouvoir faire ce qu'il veut de sa petite personne. Seulement voilà : du président Eisenhower au patron du FBI, tout le monde fait dans son froc quand Howard Hughes lève le petit doigt, sauf Dottie…
Après une première trilogie pleine de glamour, revoilà Dottie plongée dans la guerre froide, dans des aventures inspirées d'une affaire d'espionnage qui défraya la chronique en 1960, avec la participation exceptionnelle de ce personnage fascinant qu'est Howard Hughes. Le tout servi par un dessin solide et un sens très sûr du romanesque, dans le plus pur style des comédies américaines "années 50" - sans oublier un joli clin d'œil à Psychose d'Hitchcock.