L'amour humilié (Saint-Ange)

Extrait : La fraîcheur régnait à l'abri des murs épais d'un mètre. De leurs vitres verdâtres en fond de bouteille, les quatre fenêtres opposées deux à deux interceptaient le soleil cru de juillet. Entre les baies et dans les recoins, la grande salle était à demi obscure. Un jour glauque jouait sur les sculptures et les saillies de ses buffets et crédences de bois sombre et encrassé. Réduite à l'éclat doré de son lent balancier, une horloge qui égrenait les secondes dans le silence accompagnait, comme des accords d'épinette une chanson, le vrombissement continu des mouches. Jupe retroussée d'un côté sur le cotillon, corbeille sous le bras, une servante entra par une des portes basses qui flanquaient la cheminée monumentale. Elle s'arrêta au seuil et mit sur la hanche son poing libre : — C'est-il une tenue pour des chrétiennes ? Son regard allait de l'une à l'autre des molles statues blanchâtres, étendues sur les banquettes à dossier, couvertes de coussins, qui se faisaient face, entre les fenêtres. — il fait chaud, Toinette, gémit l'une. — Si vous deviez travailler aux champs, comme les paysannes, adopteriez-vous la tenue de notre mère Eve ?…

Déçue par un premier amour, Géraldine impose de longues fiançailles à Jean-Marie, bien qu'elle ait confiance en lui. Parce que sa situation dans une société pétrolière le retient en Libye, elle ne l'a pas vu depuis des mois et se le reproche. Aussi, lorsqu'il lui propose de le rejoindre à Tripoli, elle répond aussitôt à son appel. Mais, quand elle descend de la " Caravelle ", Jean-Marie n'est pas à l'aéroport… Pas davantage, elle ne le retrouvera à Tripoli. Pourquoi n'est-il pas au rendez-vous qu'il a lui-même fixé ? C'est à cette question, vite angoissante, que Géraldine devra chercher une réponse, dans cette Libye mystérieuse où une civilisation millénaire côtoie les réalisations les plus modernes, où la nature et les hommes savent être, à la fois, attirants et redoutables. (Source : Éditions Jules Tallandier)

Lorraine Lomond a accepté, pour ses vacances, d'accompagner en Grèce Mrs Willcox, de s'occuper, pendant le voyage, de Patty, la nièce de Mrs Willcox. Sur le San Giorgio qui les transporte au Pirée, Lorraine fait connaissance d'un reporter, Georges Bléziot. Mais Lorraine est surtout attirée par un passager très séduisant, qu'elle a surpris en larmes en regardant le canal de Corinthe. C'est un avocat parisien, Denis Meyrins, dont la provocante Jane Willcox et même la jeune Patty apprécient également le charme. Hélas ! on se sépare à Athènes. Mais pendant la randonnée dans la Grèce antique, les voyageuses auront plusieurs fois l'occasion de rencontrer Denis Meyrins. Il voyage seul, en voiture. On l'aperçoit un peu partout en compagnie de femmes. Quel homme est-ce donc ? Un Don Juan ? Ou bien y a-t-il dans sa vie un secret qui expliquerait son attitude ? (Source : Librairie Jules Tallandier)