N° 1913 - La fée aux cerises par Sylvie Flavien

Extrait : Le rire étincelant de Patricia Dangerville fusa, dominant même celui de son cavalier. Elle paraissait beaucoup s'amuser de la bonne histoire que ce dernier, à voix basse, venait de lui conter et tous les regards convergèrent vers eux. Seule la cousine de Patricia, Elisabeth, demeura immobile, comme pétrifiée sur sa banquette cependant que son regard s'assombrissait. …

Extrait :  J'entendis dans le lointain le grondement tapageur du tambour, le grelottement du tambour de basque, le piétinement des chevaux, les aboiements des chiens et le grincement des roues des roulottes… Je demeurai un long moment pensif, et bien après que tous ces bruits se fussent estompés, je croyais encore entendre le rire léger qui fusait sur les lèvres pourpres de Michaëla…

Extrait : — La peste soit de ce sale vent ! Je suis glacé jusqu'aux os ! murmura, coléreux, Marcel Champlon en enfouissant les mains dans les poches de son pardessus, au col frileusement relevé. La poussière soulevée sur les trottoirs parisiens se mêlait aux feuilles mortes des Champs-Elysées. Des prospectus non encore enlevés par les employés de la voirie, voltigeaient, couraient, jouant avec les feuilles qui tourbillonnaient. Marcel marchait très vite, le long de la belle avenue, car il détestait par-dessus tout le vent, et il lui tardait d'arriver au magasin d'automobiles dans lequel il occupait la première place de vendeur. Ses qualités persuasives, sa façon élégante et distinguée de faire l'article aux clients, avaient contribué beaucoup à le faire apprécier du directeur de la firme qui possédait dans le quartier le plus luxueux de la grande ville, le plus beau et le plus vaste magasin d'exposition…