N° 141 - Histoire de Poucinet (Mme L. Veil)

Debout sur la table massive qui semblait lui servir de piédestal, une minuscule petite fille, presque encore un bébé, tournait, virait, marchait sous le regard de deux chambrières attentives. Une lourde et somptueuse toilettes de brocart d'argent et de velours bleu de roi glacé d'argent entourait le corps menu et souple...

Extrait : L'hirondelle qui revient d'Egypte Avez-vous remarqué une petite demeure au bord de la route ? Elle a une barrière jaune à l'entrée ; le petit chalet est rouge avec des persiennes blanches aux fenêtres et un modeste porche. Tout y semble agréable. Contre la barrière, on voit un grand arbre couvert de feuilles où chantent toujours les oiseaux et dont le parfum est si doux que tout le voisinage en est embaumé. A qui appartient cette paisible demeure, quel est cet arbre exotique, tel qu'on n'en a jamais vu dans les glaciales contrées septentrionales de Scandinavie ? Eh bien, cet arbre a une histoire. Il y a maintenant bien des années vivait dans ce chalet une femme qui avait trois petites filles : l'aînée s'appelait Ilia, la seconde Milia et la plus jeune Emilia. Etranges noms que la vieille femme avait choisis là ! Je me demande comment aurait été appelé le quatrième enfant, s'il y en avait eu un ! Mais inutile d'essayer de deviner. Il suffit de savoir que c'étaient de gentilles enfants qui ne causaient jamais d'ennuis à leur mère. Aussi importerait-il peu qu'elles se fussent appelées « Herbe-Verte », « Ver-de-Framboise », ou « Goutte-d'Eau-du-Toit ». Le nom n'a pas d'importance ; bien sotte est celle qui gémit parce qu'elle s'appelle Jeanne ou Suzanne. Contentez-vous d'être bonnes et vous embellirez le nom que vous portez…

12 Gravures Le lion contre l'aigle (Belges et Allemands) Extrait : Le capitaine de lanciers belges, Pierre Jordaens, était un brave Flamand des environs de Bruges. Il avait pris part à toutes les bataille de Belgique, depuis le siège de Liège jusqu'aux luttes gigantesques de l'Yser. Blessé grièvement près de Dixmude, il avait été amputé de la jambe gauche et s'était retiré, avec sa famille, dans un faubourg du Havre, devenu une petite Belgique. Le glorieux mutilé vivait là dans une modeste villa, située sur le bord de la mer. Entouré de ses enfants Pierre, Jean et Louise, âgés de sept, neuf et douze ans, il leur racontait les plus beaux épisodes de la guerre belge. Son jeune auditoire, augmenté souvent de quelques amis, avait déjà entendu plusieurs fois les mêmes récits, mais il ne se lassait point et, chaque jour, c'étaient de nouvelles demandes. « Cher papa, raconte-nous encore les exploits de nos soldats », cela nous fait tant plaisir…