Les Transatlantiques (Abel Hermant)
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Les Transatlantiques (Abel Hermant) Extrait chapitre Premier Où ? Il faudrait être bien avisé, avoir un singulier sens des longitudes et des latitudes, pour faire le point du premier coup d'oeil. Imaginez un hall pour géants. Les murs de soutènement, qui ont une hauteur d'au moins trois étages, sont revêtus de faux granit gris. Colonnes engagées, à chapiteaux égyptiens. Là-dessus, une armature de fer, légère, vitrée, formant dôme. Les verrières inférieures sont à sujets, style « palais de l'Industrie », mais dans les nuances éteintes. Au-dessus, des verres bleu pâle alternent avec des verres opalisés ; et encore au-dessus, ce n'est plus que du verre de vitre, mais caché par un ample velum. Le long des nervures de fer, il y a d'innombrables cabochons multicolores, qui, le soir, doivent être lumineux. Au centre, une couronne d'orchidée est suspendue, à environ cinquante mètres du sol, par quatre cordons d'orchidées ; quatre festons d'orchidées relient la couronne aux chapiteaux des colonnes d'angle. Les murs de faux granit et les fûts des colonnes sont habillés de velours jaune à crépines d'or. Gare de chemin de fer ? — Mais alors, décorée pour quelque arrivée de souverains…