La cité sans lumière (Rita Michel)

Extrait : Remy Sevrier ralentit avant d'aborder le virage. La pluie fouettait le pare-brise avec une violence accrue, et les phares éclairaient à peine la route noyée d'eau, couleur de glaise. Les essuie-glace dansaient devant lui leur petit ballet monotone. Il commençait à avoir sommeil. Il n'était que onze heures, mais la journée avait été fatigante…

Extrait : Par un bel après-midi de printemps, une femme encore jeune (elle avait de peu dépassé quarante ans et en paraissait beaucoup moins) songeait, assise sur un canapé de soie dans un petit salon qu'on appelait le salon bleu. Cette petite pièce intime et faie, où des fleurs dans des vases mettaient leur note chatoyante, était le lieu de repos préféré de Gillian…

Extrait : En cette matinée de juillet, la gare d'Austerlitz grouillait de vacanciers qui faisaient la queue devant les guichets ou se bousculaient pour accéder aux quais. Maris Costara se fraya difficilement un chemin dans l'encombrement et réussit à se hisser sur un wagonnet juste au moment où le train attendu arrivait. Elle n'était pas grande, sa tête dépassait à peine de la foule…