N° 1683 - Derrière les masques (Alex Peck)

Extrait : — Ma chérie, dis-je stupidement, ma chérie, je t'en supplie, ne te fais pas plus méchante que tu ne l'es ! Sylvie haussa ses sourcils dorés, ses sourcils émouvants, purs de ligne comme un trait de pinceau et que je ne pouvais regarder sans que ma gorge se serrât. Elle me dévisageait avec, au fond des yeux, cette lueur gouailleuse que je connaissais trop bien et qui me faisait mal. …

Extrait : Lorsque j'arrivai à mon bureau avec, comme d'habitude, un petit quart d'heure de retard — un tout petit quart d'heure fort heureusement — tout le personnel était en ébullition. J'en fus fort aise et en profitai pour me faufiler discrètement jusqu'au vestiaire afin de me changer, puis, l'opération terminée en un temps record, je vins prendre ma place derrière ma machine, c'est alors que je me rendis compte que quelque chose d'anormal devait se dérouler. Faisant signe du coin de l'oeil à Guitte, l'ariette, je lui soufflai : — Qu'est-ce qui se passe, Poison ? Ils ont tous des têtes. Guitte me considéra d'un air étonné, puis un mauvais sourire apparut sur ses petites lèvres minces. …Tout le monde sait que nous ne nous aimons pas, Guitte et moi, d'abord parce qu'elle ressemble toujours à une souillon et que j'adore la propreté, ensuite parce qu'elle est sournoise et cafarde, or, je me fais une joie et un honneur de proclamer partout que ce qui compte le plus à mes yeux est la franchise, la loyauté, et à chaque fois je prends Julien pour exemple…

Extrait : Le jeudi était le jour de maman, c'est-à-dire qu'elle recevait une demi-douzaine de dames d'un certain âge, toutes chapeautées et gantées comme pour une cérémonie et que réunies autour d'une tasse de thé, ces dames papotaient. Depuis toujours, il en avait été ainsi, et avant maman c'était ma grand-mère qui recevait. Et avant elle, j'imagine sans doute, mon arrière-grand'mère. …