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Littérature généraliste | Livres d'occasion

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  • Auteurs: Jean Vignaud
  • Auteurs: Paul Hervieu

La maison du maltais (Jean Vignaud) - Collection Gründ illustrée N° 16

4,50 €
Extrait : Chapitre VII Le matin jeta dans la rue un autre Matteo, un Matteo impatient, qui, dans sa hâte de se mettre au travail, bouscula sans le reconnaître le fumigateur dont l'encens parfumé de benjoin distribue, pour la semaine, du bonheur dans chaque maison. Franchie la Porte de la mer, il enleva ses sandales pour courir plus vite vers le quai aux phosphates. Il avait suffi d'une nuit d'amour pour opérer ce miracle. Jamais Matteo n'avait connu semblables délices ; certains mots l'exaltaient encore comme si Safia eût été présente. Lui, pauvre portefaix, avait été salué par cette beauté des îles comme un prophète « Ia Robbi, Ia Allah, ô mon maître, ô mon Dieu ! » Safia entre ses bras avait soupiré ces paroles, le corps palpitant comme celui d'un pigeon qu'on étouffe. Et c'est pour réentendre ces mots, ces soupirs, qu'il lui fallait de l'argent. Il voulait, tout comme les notables qui cachaient des fortunes derrière leurs haies de tabias, dans la banlieue sfaxienne, pouvoir parer sa maîtresse, l'étourdir de cadeaux. Fini, désormais, le temps où Matteo musait d'une barque à l'autre, criblant de ses quolibets Maltais et Siciliens ; finies, les flâneries chez Gordina, les siestes sur le sable chaud du chenal. Tout cela était le passé, un cadavre que Safia avait piétiné de ses petits talons marqués de henné…

L'Alpe Homicide (Paul Hervieu)

12,00 €
L'Alpe Homicide (Paul Hervieu) Extrait Chapitre I : Quand j'arrivai à Chamonix, la nuit avait depuis longtemps noirci la vallée. Quelques lumières, en ville, indiquaient le seuil des pensions, le pont sur l'Arve et les quatre coins de la place qu'encombrait la compagnie des guides en quête de clients. Ma monture se fraya un passage au milieu de ces groupes patients et taciturnes ; et je l'arrêtai à la porte de l'hôtel de l' Ours . J'étais harassé par quinze heures de chevauchée à travers les montagnes de la Savoie ; et le froid, que les approches de l'automne faisaient descendre sur la pente des glaciers plus intense et plus humide, étreignait mes épaules et raidissait désagréablement mes genoux. J'avalai un bol de punch et je me couchai sans souper. Il est très difficile de s'endormir, dans un hôtel, avant que tout le monde soit au lit. Jusque-là le parquet sonore des couloirs est battu de pas lourds ; les gens de service s'interpellent et remuent des choses retentissantes. Des portes ouvertes crient en se fermant ; d'autres crient dès qu'on les ouvre, et leurs entrebâillements livrent passage aux récoltes pesantes de chaussures que les divers genres de promiscuité ont produites dans chaque chambre. Peu à peu ce tumulte s'apaisa ; mais l'énervement de fatigue où j'étais me tenait éveillé. Et à mesure que les bruits environnants diminuaient de force, mon oreille devenait impressionnable à des sons plus délicats…
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